Imagine cette scène : tu te trouves en Thaïlande, et tu profites des endroits magnifiques. Tu essaies de montrer aux locaux que tu sais parler le thaï utilisant les expressions de base que tu as appris, et puis… Tu tentes de conjuguer un verbe, seulement pour être corrigé par une personne bienveillante qui te dit : “Les temps en thaï n’existent pas”.
Et là, stupéfaction. Comment une langue peut-elle ne pas avoir de temps ? Qu’est-ce que ça signifie même ? Il s’avère que la grammaire en thaï est unique à bien des égards, et l’absence de temps n’est que la partie émergée de l’iceberg. Et si tu apprends le thaï, tu dois pouvoir la maîtriser.
Pas d’inquiétude ! Dans cet article, tu plongeras profondément avec nous dans le monde fascinant de la grammaire thaïe. En explorant les nuances et les subtilités de cette langue complexe, tu comprendras comment toutes ses composantes s’emboîtent. Alors, attache ta ceinture et prépare-toi à découvrir la structure de l’une des langues les plus intéressantes au monde.
Les composantes de la grammaire thaïe
Comme toute autre langue, le thaï possède son propre ensemble de règles grammaticales. La grammaire en thaï est un système complexe qui comprend une variété de composantes, dont les suivantes :
- L’alphabet
- Les tons
- La structure des phrases
- Les particules
- Les noms
- Les pronoms
- Les verbes
- Les adjectifs
- Les adverbes
- Les prépositions
- Les conjonctions
Tu te dis peut-être en voyant cette liste que la grammaire thaïe n’est pas si différente de la grammaire française finalement. Eh bien non ! Si on retrouve effectivement les mêmes classes grammaticales qu’en français, leur mode de fonctionnement n’est pas tout à fait le même.
Aperçu de la grammaire en thaï
La grammaire, c’est l’ensemble des règles et des principes qui régissent la structure et l’usage d’une langue. En thaï, elle présente plusieurs caractéristiques uniques, comme l’utilisation de tons pour distinguer le sens des mots et l’absence d’inflexion dans les verbes et les prépositions. Il est essentiel de comprendre la grammaire en thaï pour communiquer de manière efficace dans cette langue et pour construire des phrases grammaticalement correctes. Voyons maintenant plus en détail toutes les composantes de la grammaire thaïlandaise mentionnées ci-dessus.
L’alphabet thaï
L’alphabet thaï, également connu sous le nom d’alphasyllabaire thaï, est le système d’écriture utilisé pour écrire le thaï. Il se compose de 44 consonnes, 15 voyelles et de quatre marqueurs de ton. L’écriture se fait de gauche à droite et il n’y a pas d’espace entre les mots. Le thaï n’utilise pas de lettres latines.
La langue thaïe est une langue phonétique, ce qui signifie que chaque caractère représente un son spécifique. Chaque consonne est associée à un son consonantique initial, et chaque voyelle peut s’écrire sous différentes formes pour représenter différents sons vocaliques. Des marqueurs de tonalité sont utilisés pour indiquer le ton d’un mot, ce qui peut en modifier le sens. L’écriture thaïe est un système complexe, mais très beau, et l’on dit souvent qu’il est essentiel de le maîtriser pour vraiment comprendre et parler la langue.
Les tons en thaï
Le thaï est une langue tonale. Ainsi, le ton avec lequel un mot est prononcé peut en modifier le sens. Il existe cinq tonalités distinctes dans la langue : moyenne, haute, basse, descendante et ascendante. Chaque ton est indiqué par un symbole spécifique, appelé marqueur de ton et qui se place au-dessus de la consonne. Celui-ci modifie le son de la voyelle associée à la consonne, ce qui modifie ensuite le sens du mot.
Comprenons cela à l’aide d’un exemple que beaucoup considèrent comme déroutant : ไม้ใหม่ไม่ไหม้ใช่ไหม (mái mài mâi mâi châi mǎi). En français, cela se traduit par le bois neuf ne brûle pas, n’est-ce pas ?Le mot mai peut avoir des significations différentes selon le ton avec lequel il est prononcé, comme l’illustre le tableau ci-dessous.
Thaï | Transcription | Ton | Définition | Prononciation |
---|---|---|---|---|
ใหม่ | mài | Haut | Nouveau | |
ไม้ | mái | Bas | Bois | |
ไม่ | mâi | Descendant | Non Ne… pas | |
ไหม้ | mâi | Descendant avec voyelle ‘ai’ longue | Brûler | |
ไหม | mǎi | Ascendant | Vrai |
La structure des phrases en thaï
La structure basique des phrases en thaï suit un schéma de type sujet-verbe-objet (SVO), similaire à celui du français. Cependant, le thaï n’utilise pas d’articles tels que, un, une, des, le, la et les. La structure des phrases de base en thaïlandais peut être illustrée comme suit :
Sujet (S) + verbe (V) + objet (O).
Prenons l’exemple de la phrase ผมไม่กินข้าว (pǒm mâi gin kâao), qui se traduit par Je ne mange pas de riz. Le sujet pǒm (je) est en tête de phrase. Il est ensuite suivi du mâi gin (ne pas manger) et enfin de l’objet kâao (riz).
En plus de la structure SVO, le thaï utilise également les structures SOV (sujet-objet-verbe) et l’OSV (objet-sujet-verbe), en fonction de l’accentuation et du contexte de la phrase. Ainsi, comprendre le mode de fonctionnement des structures de phrases en thaï est important pour construire des phrases grammaticalement correctes et ayant un sens dans la langue.
Les particules en thaï
La grammaire en thaï fait usage de particules pour ajouter des nuances au sens d’une phrase ou d’une expression, en indiquant la politesse, le ton ou en mettant l’accent sur un élément. Il existe plusieurs types de particules en thaï, chacune d’entre elles ayant une fonction spécifique. Parmi les particules les plus couramment utilisées, on peut trouver ครับ (kráp) pour les hommes et ค่ะ (kâ) pour les femmes. Elles sont ajoutées en fin de phrase pour exprimer la politesse et le respect, en particulier envers les personnes âgées ou celles possédant un statut social élevé. Il est aussi courant d’utiliser ces particules seules pour dire « oui » de façon polie.
Une autre particule importante est ไหม (mǎi). Ajoutée en fin de phrase, elle permet de transformer une affirmation en question. Souviens-toi de la phrase : le bois neuf ne brûle pas, n’est-ce pas ? (mái mài mâi mâi châi mǎi). Le mot en gras est celui qu’on a mentionné, et il est prononcé avec un ton descendant.
La particule mâi est également utilisée pour dire “non”. Observe l’exemple suivant :
Q : คุณชอบทานอาหารไทยไหม (kun chɔ̂ɔp taan aa hǎan tai mǎi) — Aimes-tu manger la nourriture thaïlandaise ?
R1 : ชอบ (chɔ̂ɔp) — Oui (j’aime bien)
R2 : ไม่ชอบ (mâi chɔ̂ɔp) — Non (je n’aime pas)
Dans la première phrase, măi est une marque d’interrogation. Dans la troisième phrase, mâi est utilisé pour exprimer la négation.
Il existe également d’autres particules qui peuvent être ajoutées pour exprimer l’accord, la surprise, le doute ou toute une série d’émotions. En étudiant le thaï, tu dois te familiariser avec ces particules afin de mieux comprendre les locuteurs natifs et pour pouvoir communiquer avec eux.
Les noms en thaï
Les noms sont des mots (ou des groupes de mots) que l’on utilise pour identifier des personnes, des animaux, des objets et des concepts. Dans la langue thaïlandaise, les noms sont généralement au singulier et ne changent pas en fonction de leur nombre. Pour indiquer le pluriel, il faut donc utiliser le quantificateur adapté au contexte. Les noms en thaï ne sont pas genrés et n’ont, de ce fait, pas de formes masculines ou féminines. Cependant, le genre peut être sous-entendu ou exprimé par des adjectifs ou des pronoms accompagnant les noms.
Ces noms peuvent également être suivis de “classificateurs”, qui sont des mots employés pour dénombrer les objets, les animaux ou les personnes. Ils dépendent des types de noms auxquels ils sont accolés. Il existe différents types de classificateurs utilisés dans la grammaire en thaï, chacun correspondant à une catégorie spécifique d’objets. Les noms thaïlandais ne sont pas régis par des articles, contrairement au français qui distingue les noms avec les articles un, une, des, le, la et les.
Les pronoms en thaï
En thaï, on utilise les pronoms pour désigner des personnes ou des choses sans utiliser leur nom ou leur titre. Certains pronoms en thaï sont neutres en ce qui concerne le genre. Ces derniers ne possèdent donc pas de formes distinctes pour le masculin et le féminin. C’est le contexte de la conversation qui permet de déterminer le genre des pronoms. Il en existe une grande variété dans la langue thaïlandaise, chacun étant utilisé pour exprimer différents niveaux de formalité, de politesse et d’intimité.
Par exemple, le pronom ฉัน (chǎn) peut être utilisé par les hommes et les femmes pour se désigner eux-mêmes de façon informelle (l’équivalent de je), tandis que le pronom คุณ (khun) est utilisé pour s’adresser de manière formelle à une personne (un peu comme le vous en français). D’autres pronoms genrés, tels que ผม (pǒm) et ดิฉัน (dì chǎn), sont également couramment utilisés par les hommes et les femmes pour se désigner, respectivement.
Ainsi, il est important de saisir les nuances des pronoms en thaï pour communiquer efficacement et transmettre le ton et le niveau de politesse souhaités dans une conversation.
Pronom français | Pronom thaï | Transcription | Son |
---|---|---|---|
Je/Moi (masculin) | ผม | Pǒm | |
Je/Moi (feminin) | ดิฉัน | Dì chǎn | |
Tu/Toi | คุณ | Khun | |
Il/Ils Elle/Elles | เขา | Khǎo | |
Nous/On | เรา | Rao |
Les adjectifs en thaï
En thaï, les adjectifs sont des mots utilisés pour décrire ou modifier un nom. Ils sont généralement placés après le nom qu’ils modifient et ne changent pas en fonction de son genre ou de son nombre. Ils peuvent être descriptifs ou comparatifs/superlatifs.
Les adjectifs descriptifs sont utilisés pour décrire la qualité du nom, tandis que les adjectifs comparatifs/superlatifs sont utilisés pour comparer un nom à un autre ou pour en indiquer le plus haut degré de qualité. Les adjectifs en thaï ne sont pas infléchis pour indiquer le degré ou l’intensité. Des modificateurs tels que “très” ou “extrêmement” sont, en revanche, utilisés avant l’adjectif pour en souligner le sens. Par exemple, dans la phrase ฉันสูงมาก (chǎn sǔung mâak) qui signifie je suis très grand “sǔung” signifie grand et “mâak” signifie très.
Les verbes en thaï
Les verbes sont utilisés pour exprimer une action, un événement ou un état. Contrairement à de nombreuses autres langues, les verbes en thaï ne changent pas de forme en fonction du temps, du genre ou du nombre. En revanche, c’est le contexte et les adverbes de temps qui indiqueront le cadre temporel de l’action.
Les verbes thaïs peuvent être classés en quatre catégories :
1. Les verbes transitifs (สกรรมกริยา – sà gam gà rí yaa)
Ils admettent un objet, car ils ne peuvent compléter le sens de la phrase seuls. Par exemple, ฉันชอบเล่นกีฬา (chǎn chôp lên gii laa) signifie j’aime faire du sport. Le verbe ชอบ (chôp) signifie aimer. Il doit être complété par l’objet กีฬา (gii laa), pour que la phrase ait un sens complet.
2. Les verbes intransitifs (อกรรมกริยา – à gam gà rí yaa)
Ils peuvent créer une phrase compète sans employer d’objet. Ils décrivent généralement l’action effectuée par le sujet. Par exemple, เขากินข้าว (khǎo gin kâao) signifie Il/elle mange du riz. Le verbe กิน (gin) signifie manger et décrit l’action effectuée par le sujet เขา (khăo). On peut dire Il/Elle mange sans forcément embloyer d’objet.
3. Les verbes d’état (วิกตรรถกริยา – wí gà dtàt thà gà rí yaa)
Ils décrivent l’état du sujet ou l’existence de quelque chose. Par exemple, มีคนอยู่บ้าน (mii kon à yûu bâan) signifie “Il y a quelqu’un à la maison”. Le verbe มี (mii) signifie avoir ou il y a et décrit l’existence de quelqu’un à la maison.
4. Les auxiliaires (กริยานุเคราะห์ – gà rí yaa nú khráw)
Ils sont utilisés avec un verbe pour indiquer le temps ou l’humeur d’une phrase. Par exemple, เขาจะไปเที่ยวที่ญี่ปุ่น (kǎo jà bpai tîao tîi yîi bpùn) signifie Il/elle va au Japon. Le verbe จะ (jà) est un verbe auxiliaire qui indique le futur du verbe ไป (bpai), qui signifie “aller”.
Les adverbes en thaï
Les adverbes sont des mots utilisés pour modifier un verbe, un adjectif ou un autre adverbe. En thaï. Ils ne changent pas de forme et sont généralement placés après le verbe ou l’adjectif qu’ils modifient. Ils peuvent être divisés en quatre catégories : adverbes de temps, de manière, de degré et d’affirmation ou de négation.
On utilise les adverbes de temps pour indiquer quand une action a lieu. Les adverbes de manière, eux, décrivent le déroulement d’une action, et les adverbes de degré indiquent l’intensité avec laquelle l’action s’est déroulée, ou son étendue. Enfin, les adverbes d’affirmation ou de négation s’emploient pour exprimer l’accord ou le désaccord.
Les prépositions en thaï
Les prépositions sont des mots utilisés pour relier les noms, les pronoms et les phrases à d’autres parties de la phrase. Les prépositions thaïes ne sont pas infléchies, ce qui signifie qu’elles ne changent pas de forme en fonction du nom ou du pronom auquel elles sont attachées. Dans la langue thaïe, les prépositions les plus courantes sont ของ (kɔ̌ɔng), ใน (nai), ด้วย (dûai) et เพื่อ (pʉ̂a). Elles signifient respectivement de, dans, avec et pour.
Les prépositions sont généralement placées avant le nom ou le pronom auxquels elles sont accolées. Cependant, il arrive que certaines prépositions soient placées après le nom ou le pronom, comme หน้า (nâa) pour devant et ที่ (tîi) pour à.
Les conjonctions en thaï
On utilise les conjonctions pour relier deux ou plusieurs mots, expressions ou propositions dans une phrase. Les conjonctions en thaï ne changent pas de forme en fonction des mots qu’elles relient, et elles sont habituellement placées entre ces derniers ou les phrases qu’elles relient. Il existe deux types principaux de conjonctions en thaï : les conjonctions de coordination et les conjonctions de subordination.
Les conjonctions de coordination relient deux éléments égaux, tels que deux noms ou deux propositions indépendantes. Parmi les conjonctions de coordination les plus courantes en thaï, on peut citer ไม่… ก็… (mâi… gɔ̂ɔ…) — soit… soit… et และ (láe) — et.
Les conjonctions de subordination, quant à elles, relient une proposition indépendante à celle qui dépend d’elle, comme une subordonnée qui fournit des informations supplémentaires à la proposition principale. Les conjonctions de subordination les plus courantes sont ที่ (tîi) — que, เพราะ (phráw) — parce que et ตอนที่ (dtɔɔn tîi) — pendant que.
Les concepts uniques à la grammaire thaïe
La grammaire en thaï ne contient que très peu de règles fixes. Mais elle diffère de la grammaire française à bien des égards. Voyons donc lesquelles :
- Pas de notion de temps : En thaï, il n’est pas nécessaire de se souvenir de la conjugaison de chaque verbe en fonction du temps utilisé. En effet, la langue ne possède pas, dans son registre grammatical, de notion de futur ou de passé. Les Thaïlandais utilisent simplement le verbe tel qu’il est et font usage de mots supplémentaires, comme des locutions temporelles, pour indiquer un contexte si nécessaire.
- Pas de ponctuation : Oui, tu as bien lu. La langue ne fait pas vraiment usage de signes de ponctuation comme les virgules, les points ou encore les points d’interrogation et d’exclamation. En fait, le thaï dépend des différents tons et de mots interrogatifs pour poser une question.
- Omission de mots : Au grand dam des personnes apprenant la langue, les locuteurs thaïs natifs omettent des mots qui semblent inutiles dans la langue parlée. Par exemple, dans ไปตลาด (bpai dtlàat), que l’on peut traduire par je vais au marché, le pronom sujet (pǒm ou dì chǎn ) est délaissé.
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